Wednesday, January 31, 2007

Historique

Historique
Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la Ville de Paris n'a pas eu de musées. La raison est facile à comprendre. Depuis 1797, la majeure partie des collections nationales était présentée au public dans le Muséum, futur musée du Louvre. Une autre partie avait été attribuée aux grandes villes de province pour qu'elles aient leurs propres musées des beaux-arts ; pour la capitale, le Louvre suffisait

Sous le Second empire, l'administration parisienne conçut le projet d'un musée consacré à l'histoire de la ville. C'était l'époque où les travaux d'Haussmann bouleversaient le vieux Paris ; il fallait au moins garder des traces des monuments et des maisons sacrifiés à ce grand réaménagement. C'est ainsi que naquit le musée Carnavalet ; inauguré en 1880, c'est le plus ancien musée de la Ville de Paris.

Jusqu'à cette date, la Ville n'avait donc pas de musée propre. Elle possédait cependant des collections. Depuis la Restauration, elle n'avait cessé de commander des décorations pour ses édifices publics. Sculptures, tableaux et peintures murales se déployaient dans l'Hôtel de Ville et les divers établissements municipaux, y compris les églises. Afin de soutenir la création artistique, la Ville achetait aussi dans les Salons, des peintures, des sculptures, des estampes, des médailles et des objets d'art de toute espèce. Ces œuvres s'entassaient dans un dépôt, inaccessibles au public.


L'exposition universelle de 1900 fut l'occasion de présenter une partie de ces collections dans le bâtiment du Petit Palais, construit pour la circonstance. La ville, décida de transformer cet édifice, après l' exposition, en musée permanent, le " Palais des Beaux-arts de la Ville de Paris ". La donation des frères Dutuit, en 1902, allait rapidement doter ce musée des collections d'art ancien dont il était dépourvu, le fonds municipal ne comprenant que des œuvres contemporaines.


Les frères Dutuit ne furent pas les premiers à faire bénéficier la Ville de leur générosité. En 1896, Henri Cernuschi lui avait légué ses collections d'art japonais et chinois, avec l'hôtel construit pour les loger. Au début du XXe siècle, la Ville de Paris possédait ainsi trois musées, relevant de trois catégories différentes : musée historique (Carnavalet) musée des beaux-arts (Petit Palais) et musée de spécialité (Cernuschi).En 1901, la Ville reçut de Paul Meurice, fidèle ami de Victor Hugo, une maison de la place des Vosges que le poète avait longtemps habitée. A cette donation s'ajouta bientôt l'émouvant héritage constitué par la maison où Hugo avait passé ses années d'exil, à Guernesey ; ses héritiers l'offrirent à la Ville en 1927.En 1929, Ernest Cognacq léguait sa collection d'œuvres d'art du XVIIIe siècle, abritée dans le magasin même de la Samaritaine, boulevard des Capucines.
Apparurent ainsi deux nouvelles catégories de musées : le musée-collection (Cognacq-Jay et la maison-musée (Victor-Hugo).


Au Petit Palais, la donation Dutuit fut suivie de plusieurs autres : Tuck en 1930, Zoubaloff en 1935, pour ne citer que quelques exemples. En 1953, Maurice Girardin donnait sa collection d'art contemporain, reflet d'un goût porté vers les avant-gardes. Depuis longtemps, on avait songé à scinder les collections du Petit Palais et à constituer un musée d'art moderne, qui présente les courants artistiques du XXe siècle. La même réflexion s' était engagée à l' État autour du Musée de Luxembourg. Elle donna naissance au projet conjoint du Palais de Tokyo construit en 1937. L' État y installe le Musée d'art Moderne national en 1947 pour le transférer au Centre Pompidou en 1977, le Musée d'art moderne de la Ville de Paris ouvrit ses portes en 1961.


A la même époque, les collections de costumes réunies au musée Carnavalet en furent détachées pour former un musée distinct. Cet établissement ne disposa d'un siège propre qu'en 1985, quand on lui attribua le palais Galliera, don à la Ville de la Duchesse Galliera, où la Ville avait eu un éphémère musée des arts décoratifs.


L'acquisition de la maison de Balzac, en 1949, avait augmenté le nombre des maisons-musées ; sont venus s'y adjoindre depuis le musée de la Vie romantique fruit d'un accord avec l' État sur la donation Renan-Scheffer et le legs Antoinette Sasse crée avec le Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris pour le cinquantième anniversaire de la Libération pour le Musée Jean Moulin.


Deux grands sculpteurs du XXe siècle ont légué à la Ville de Paris la totalité ou d'importantes parties de leurs fonds d'atelier : Bourdelle (1949) et Zadkine.
Toutes ces institutions, qu'elles doivent leur origine à une décision de l'administration ou aux volontés d'un donateur, se sont ensuite développées selon leur propre logique. Les musées de la Ville continuent d'enrichir leurs collections en achetant des œuvres et des objets sur le marché et en recueillant de nouvelles donations.

No comments: